Action de
concert: La loi du 2 août 1989 sur la
transparence et la sécurité du marché financier a fait preuve de novation en
introduisant la notion d’action de concert en matière d’offres publiques. S’il
est vrai que cette notion devait être introduite dans notre législation sous
peine de voir toutes réglementations sur les offres publiques frappées de
caducité du fait de l’ingéniosité de nos financiers à détourner le droit, on
remarquera que la qualification d’action de concert d’une manoeuvre organisée
par plusieurs investisseurs sur le capital d’une société reste une chose ardue
vu les critères établis par la loi.
En fait de
critères, la loi du 2 août 1989 cherche à déterminer s’il y a action de concert
principalement en fonction de présomptions.
Ainsi, la loi dispose
que sont considérées comme agissant de concert les personnes qui ont conclu un
accord en vue d’acquérir ou de céder des droits de vote ou en vue d’exercer des
droits de vote ou pour mettre en oeuvre une politique commune vis-à-vis de la
société.
Un tel accord
est présumé exister:
- Entre une
société, le président de son conseil d’administration et ses directeurs
généraux ou les membres de son directoire ou ses gérants;
- Entre une
société et les sociétés qu’elle contrôle au sens où l’entend la loi, c’est à
dire:
Entre des
sociétés contrôlées par la même ou les mêmes personnes;
Les personnes
agissant de concert sont tenues solidairement aux obligations qui leurs sont
faites par la loi et les règlements. On remarquera d’emblée que le législateur
n’a pas requis la forme écrite pour ce qui est de la preuve de l’action de
concert. Cette absence d’écrit correspond au fait que l’exigence d’un écrit
pour prouver une action de concert aurait abouti à rendre inopérante la
réglementation de l’action de concert. En effet, il n’existe pas vraiment de
moyen sûr d’obliger deux ou plusieurs parties ayant passé un contrat
définissant leur action de concert de rendre public leur pacte et comme il
n’existe pas non plus de moyens d’investigation efficace -loin s’en faut- pour
les autorités boursières afin de prouver l’existence d’un écrit organisant une
action de concert, le législateur a préféré s’appuyer sur des présomptions. Voir
à délit d’initié et à offre publique.