Moyen offensifs (O.PA): Les principales stratégies offensives qu’une société peut mettre en oeuvre et celles qui sont limitées ou prohibées par la législation sont les suivantes:

 

1/ L’intervention de l’initiateur sur le capital de la société cible:

 

a/ Ramassage de titres sur le marché:

            Procéder à des achats de titres directement sur le marché en prélude à une offre publique d’acquisition est une excellente méthode pour acquérir des titres à un prix raisonnable. Ce type d’achat permet également de tester la résistance à la vente, c’est à dire la fidélité des actionnaires à leur société. Ce style de stratégie connaît cependant plusieurs types de limites. Il faut savoir en premier lieu qu’il risque d’induire une envolée des cours. En second lieu, la limite est juridique puisque le «ramasseur» devra lorsque sa participation atteindra certains pourcentages se soumettre à la législation sur les franchissements de seuils sous peine de voir ses titres privés de leur droit de vote.

 

b/ L’offre publique d’acquisition:

            C’est encore la meilleure méthode pour acquérir une société faisant appel public à l’épargne. L’initiateur d’une offre devra cependant penser avant toute opération qu’il risque de devoir surenchérir à son offre si les actionnaires n’apportent pas leurs titres en nombre suffisant ou si une contre-offre est déposée. Lancer une O.P.A est donc financièrement assez risqué dans la mesure où il n’est pas certain que le contrôle de la société cible soit pris.

c/ Achats de titres directement sur le marché:

            L’initiateur d’une offre publique pourra toujours procéder à des achats directement sur le marché si ses ordres de bourse et les cours restent en dessous du prix de son offre publique d’acquisition. Ce cas est très rare lorsqu’il s’agit d’offres publiques inamicales.

 

d/ Action de concert:

            L’action de concert est une excellente méthode pour ce qui de la prise de contrôle d’une société. Il peut s’agir d’obtenir de la part d’actionnaires importants des renversements d’alliance en arrivant à les convaincre de voter contre la majorité à laquelle ils appartiennent. Mais ces renverse-ments d’alliance peuvent mettre les alliés en situation de devoir déposer une offre publique d’acquisition.

 

2/ les autres problèmes concernant l’acquisition de l’initiateur:

 

a/ Le recours aux méthodes du leverage buy out:

            Le financement d’une offre publique d’acquisition implique très souvent pour une société initiatrice le recours à un financement extérieur. Cela sera d’autant plus vrai que dorénavant les initiateurs doivent lancer une offre publique sur 100 % du capital de la société cible. Pour réaliser le montage financier nécessaire à l’acquisition d’une société lorsqu’il ne détient pas les liquidités suffisantes, un initiateur peut chercher un partenaire industriel ou avoir recours aux banques. Ces dernières peuvent ainsi faire partie de l’équipe lançant une O.P.A soit à titre de créancière de l’initiateur, soit à titre d’actionnaire de la société cible, à moins qu’il n’y ait un panachage des deux solutions. Une des solutions dite «moderne» de financement des offres publiques d’acquisition est celle dite du leverage buy out. Cette technique s’appuie sur une réglementation du droit des sociétés et du droit fiscal suffisamment libérale pour permettre la mise en place de procédés utilisant largement le mécanisme financier de l’effet de levier. Le principe général du «leverage buy out» consiste à contracter un emprunt pour prendre le contrôle d’une société en espérant que la rentabilité de la société permettra de rembourser l’emprunt. Il arrive parfois que les titres de créance représentant l’emprunt soient convertis en titre de capital en cas de difficulté de l’initiateur.

 

b/ Les manipulations de cours:

            L’achat de titres sur le marché est autorisé, mais il faut savoir qu’il ne doit pas enfreindre la réglementation de l’ordonnance du 28 septembre 1968 sur les fausses rumeurs et les délits d’initiés, ni la réglementation de la C.O.B sur ces mêmes thèmes. Il faut savoir que la réglementation introduit des critères d’appréciation des comportements licites ou illicites. Il peut en effet exister des situations où les obligations énoncées par les textes sur le délit d’initié entrent en conflit avec la nécessité d’une intervention légitime sur le marché. Il en va ainsi par exemple pour l’actionnaire majoritaire désirant réagir à une tentative d’O.P.A sauvage. Il en va de même pour les opérations de ramassage qui sont généralement le préliminaire à une offre publique.

 

c/ Recours devant les tribunaux:

            Les recours devant les tribunaux ne sont pas dans un premier temps une solution très intéressante pour l’initiateur dont l’intérêt est que la prise de contrôle de la société se fasse le plus rapidement possible pour des questions de coût financier et de confiance de la collectivité des investisseurs. Le problème est que les sociétés cibles faisant l’objet d’une offre publique inamicale cherchent toujours à entraîner leur adversaire dans une guerre de tranchée devant les juges. Au cas où l’attaque ne serait pas fulgurante, l’initiateur pourra lui aussi multiplier les recours devant les tribunaux s’il a les moyens de tenir financièrement et s’il désire vraiment prendre le contrôle de la société.

 

 

 

 

 

RETOUR AU DICTIONNAIRE